Livre d'or |
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17h24 --
Mmh... Pourquoi donc faut-il toujours que j'attende d'être à la
bourre pour laisser quelques mots sur ce journal-pas-si-intime ? A la veille
de vadrouilles... Le vendredi Saint est férié, en Allemagne, alors
zou! Je pars au ski. Et puis pour la semaine de Pâques aussi, tant que
j'y suis.
Pourtant, je ne fais que rentrer : ce dernier mois aura été "francais"
entre Bordeaux et Nice.
Oui, c'est loin. Bordeaux, le gala , ah enfin! Depuis le temps qu'on l'attendait
! Mille visages revus, 2-3 phrases échangées, mais le temps est
si court ! Le temps a passé si vite, qu'en clin d'oeil il était
5h du mat' (non je ne vole pas les citations ),
et avec le changement d'heure en plus, quelle arnaque. Irréel. Du bonheur
sur le moment, revenir un peu en arrière au temps de l'insousciance (puisque
maintenant je suis mûre et responsable), et, 2200 km après et de
retour dans ma routine teutonne, un sentiment d'amertume et d'impuissance.
Mais pas grave. On recommencera. On se fera notre gala à nous.
Bien sûr, délectable aussi, l'après-soirée d'antan
: Saint Mich', Le Grand Crohot... Non, elle ne s'enferre pas du tout
dans le passé !
Et retour dans mon charmant pays d'exil... La routine revient si vite ! La semaine dernière, cependant, si j'étais à Nice, tous frais payés, c'était pour le boulot.
...De retour (encore une fois) sur Tübingen, bien de retour... C'est la crêve. Forcément, c'est comme les retours de Russie ou les rencontres improbables de l'âme soeur : c'est psychologique. Et que je dorme. Et que je tousse à m'en arracher les bronches. Et pourtant à cause du ski, il a fallu me soigner...
18h05 --
Ai-je dit que je pratiquais la Superfitness à outrance ? Dans la série "je suis grosse - je fais un régime (cf. les légumes cuits à l'eau de l'autre jour)", hop! Uni-Sport tous les jours. Courir comme des débiles dans un gymnase avec plein plein d'autres personnes, sautiller sur place, et surtout, souffrir, des bras, des jambes (et pourtant, depuis qu'Il a son permis, il me vole la voiture tous les jours) (ah sauf cette semaine puisque j'étais malade *hihi*), mais hélas pas des abdos. |
J'ai pourtant essayé de motiver des gens... Elles me disent : "La
prochaine fois que tu y vas, tu me fais signe !", les petites demoiselles
de l'est... Et pourtant, elles trouvent toujours une raison pour se défiler.
Bon certes ca ne fait pas maigrir ; je ne sais même pas si ca maintient
en forme (enfin pour quelqu'un qui fait, par exemple, disons du vélo
en montée régulièrement), mais ca donne bonne conscience.
J'en ai quand même fait tous les jours pendant 2 semaines, hein !
Mais c'est chiant.
Dans la série sport, en me défilant éhontemment d'une
de ces séances (oui mais après 1h30 de volley, on n'a pas envie
de faire le guignol), je suis tombée sur de la gym. Aïeuh ! Là,
c'est autre chose. Mgrmbl je les connais les actions ! Pourquoi j'ai
peur d'une bête lune ?
Et la gym, ouh là, courbatures courbatures. Par-tout.
Tiens, j'y pense les amis, j'ai encore appris quelque chose de choquant. Vous connaissiez le french kiss, n'est-ce pas ? Tout le monde connaît le french kiss. On m'a expliqué que c'était un bisou avec la langue. Ah bon, si ils veulent. |
Je reçois gratuitement un magazine féminin allemand. C'est nuuuuul
! Ce que ça peut être gnangnan, entre les régimes, la mode
(ce qu'elle est moche la mode ici ; rien à voir avec les midinettes Niçoises),
le "1er été toute seule", la parfaite journée
shopping à Milan...
Ce mois-ci, le dossier accrocheur, c'est "quelle est la meilleure position
pour faire l'amour ?". Lisant en diagonale (oui parce que bon, comme c'est
en allemand je ne peux quand même pas en apprécier toutes les subtilités
linguistiques), je vois les commentaires des interviewé(e)s, "euh
oui moi j'en connais plein : le missionnaire, le cavalier, le 69, la française..."
HEIN ??? Diiiiis, c'est quooooooi, "la française" ? "Ben,
c'est une pipe", me répond-Il, genre je pose des questions
trop cons.
Ah bon. Sacré réputation, hein, mes cher(e)s compatriotes ...
Mais...... C'est le PRINTEMPS !!!!!!!
On assiste tout autour à une explosion de couleurs ; le rouge brillant
des tulipes, le jaune tendre au suave parfum de vanille des jonquilles, les
muscaris violet, les petites pousses tendres de mes rosiers et de mes framboisiers...
Soleil, sourire.
Et pourtant, malgré toutes mes vadrouilles, quand je ferme les yeux...
Je me retrouve dans une petite maison, au bord de la mer. Un vent tiède
et salé chante dans les pins tordus, le ciel est bleu, tout bleu comme
ici, avec de petits cumulus joufflus d'un blanc immaculé s'attardant
sur la rivière. Le temps s'écoule pasiblement. On lit dans le
jardin, les lèvres encore couvertes de sel marin, glané lors du
bain si vivifiant dans l'océan gris-bleuté. Ferme les yeux, toi
aussi, et imagine... Le carrelage blanc, les bancs en pin, Radio-France Bretagne-Ouest
en doux fond sonore... Tout à l'heure, je descendrai sur le port, en
vélo, pour acheter des timbres. Je ferai encore de ces lettres magiques,
remplies de tout et de rien, de mots vains, de coquillages, de sable, de genêt
séché...
...Et si nous y étions... On pourrait prendre un apéro, après.
Un Ti-punch, un Ricard. On pourrait jouer à la belote, au Monopoly, au
Taboo, au Pictionnary (dessine-moi un LOUP !)... On pourrait manger des huîtres,
et du lard fumé..........
17h34 --
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!!! 31°C !!! |
29 Avril 2003
Attention... Le texte du jour est long, très long, sans jolies petites images. Alors si vous voulez, vous pouvez le télécharger/ouvrir en format PDF (27 KB) pour l'imprimer et le lire à tête reposée (si vous avez Acrobat Reader bien sûr). C'est l'offre de printemps.
23h29 --
De retour, je souffle. D'abord ce congres a Nice, l'EGS, plus de 13.000 participants,
p'tite Sylh qui fait sa presentation sur ses sols polonais, il manque un bout
d'ecran, bon, tant pis. Le gout des allemands pour les pires restos pour touristes,
pseudo-pizzerias offrant un choix deplorable. Heureusement qu'il y a l'Hippopotamus
et sa bavette (avec une sauce a l'echalotte, certes moins bonne que celle de
Maman, neanmoins sauce a l'echalotte), ou de charmants jeunes hommes prenant
en pitie m'a solitude m'offrirent aimablement un verre de vin ; et puis ce bar
de la vieille ville au look zebre, dans lequel les toilettes sont si confortables
qu'on y resterait bien pour lire les revues qui y sont empilees ; et le 22 Septembre
-deja le nom me plait-, resto simple, copieux et bon enfant, sans prise de tete
pour touristes, encombre d'une faune locale, et tout pres de l'happy hour biere
jusqu'a 19h (pour attendre qu'une table se libere)...
Quelques contacts interessants, un peu de genre-je-suis-une-thesarde-modele,
de beaux posters montrant enfin ce qu'est vraiment la science, et puis un papier
en perspective (deadline de manifestation pour faire partie de l'issue speciale
: le 2 mai, glups, c'est dans 3 jours, damned il faut que je trouve un titre).
Ah, et le mieux, la pluie ayant suspendu ses pleurs obstines durant un apres-midi
: faire du roller sur la Prom' avec le Directeur Technique du Departement d'Etudes
Spatiales de l'Institut de Physique du Globe de
Paris ! La classe. Meme si je suis plus forte en rollers que lui. Meme si moi
je ne suis pas tombee le c** par terre apres avoir pique tous les smarties.
Ouuuuups... Non, je n'ai rien dit.
Mais bref. Court sejour a Tuebingen, avais-je deja dit, je reste zen, ce n'est qu'un passage, je me soigne, je vais meme chez le docteur, tiens. Ouf, pour une fois que j'ai un alibi pour lui extorquer du spray pour mon asthme. C'est moins bon que la ventoline, mais c'est deja ca. Pff, des antibios. Il va falloir que je me sente coupable quand je boirai de l'alcool, moi maintenant. C'est malin, ca. Heureusement que je suis raisonnable.
23h51-
Y m'eneeeeeeeeerve ! Pauvre utilisation d'arguments debiles pour justifier
un retard de plus d'une heure, et je m'en fous, je suis fatiguee, je voulais
juste parler, de...
...pas du ski, non. Du retour a Tuebingen (ma vie n'est qu'une succession de
retours !) apres mes vacances pascales, entamees en compagnie d'une bande joyeux
drilles dans un truc genre refuge non garde, en pleine montagne (montee sac
a dos au dos, s'il vous plait), et poursuivie au sein de certains parents a
lui, cousine et des p'tits bouts de chou... Rendez-vous compte ! J'ai fait le
canard, mange des aiguilles de pin, paye des taxes aux portes, tout ca. J'ai
achete des skis, suis tombee en schuss avec la mome entre mes jambes (mais ca
l'a fait rire, alors ca va), mange des salades de pissenlit, oseille sauvage
et plantain (ca, c'est vrai ; pas comme le coup des aiguilles de pin), meme
du gratin aux fleurs de pissenlit, c'etait bon. Et j'ai skie, aussi, dans de
la bonne vieille neige de printemps sous un soleil genereux.
Aaaah je m'egare encore. Pas du ski, disais-je. Ni des petits hetres que j'ai
arraches a leur terre rocailleuse pour leur faire partager dorenavant mon exil.
Je vais essaye de les aimer, malgre la douleur lancinante causee par la perte
de mon tres cher hetre pyreneen ; pour une photo et un topo de oh-combien-il-etait-beau,
c'est ici,
mais mon defunt hetre cheri ser a jamais irremplacable. Meme si je vais aimer
son frere au tronc deja tortueux. Frere aine. Ou ce qu'il aurait pu devenir,
lui ? Chuuuuuut Loleuh Sylh, reprends-toi, n'y songe plus. Le passe est le passe.
Je tremble pour le futur, qui fera que notre present sera un jour passe. Mon
coeur se serre deja a tant d'ineluctabilite.
Mais je voulais parler de l'explosion de vert, en quittant donc les montagnes
et revenant dans mes collines. Halluciant. Je crois que ce que j'aime, ce ne
sont pas les saisons, mais plutot bien les transitions, comme ici le printemps
qui tend sa seve vers l'ete. Le jaune des forsythias, des tulipes, des pissenlits,
vacille deja sous l'invasion des fleurs de sureau, de la vague blanche et fragiles
des corolles de muguet, des lilas entetants. Autre echelle que la timide percee
des crocus et des soldanelles sur les pentes autrichiennes ! Ici, je ne reconnais
plus rien, tout est trop immense, trop joyeux, trop exuberant. Le jardin (si
l'on exclut les pensees souffrant de secheresse pusiqu'elles ont eu droit a
la chaleur mais pas a la pluie, en mon absence) fourmille (de fourmis aussi,
d'ailleurs), vibre, ondule, la menthe s'impose, les haies se remplument, ouf
nous pourrons alors echapper au regard des voisins, qui ne manqueront pas de
nous faire sentir notre incorrection lorsque les pissenlits deviendront les
boules blanches comme celles essemees au vent par Madame Larousse.
Oui O tempora o mores, celle du petit Larousse edition 1982, soigneusement subtilise
lors de mon depart en Teutonie. O tempora o mores sera le them de la suite du
paragraphe. Au sol, une poussiere jaune pale, crayeuse, accumulee par les caprices
d'Eole dans quelques recoins, flaques. Engluant les pare-brise. Mon esprit s'envole
encore, oh, ce n'est pas tres dur apres le Grand Crohot, immensite turquoise
d'un cote, et mer d'un vert sombre de l'autre. Les pins envoient leur pollen
a tout va, a tout vent, coup d'essai, coup de maitre puisque je revasse betement
a la vue de cette omnipresente pellicule, ah ma jeunesse doree... Vous en souvenez-vous,
comperes de debaucheuuuh compagnons d'etudes ? Apres mars et ses ondees, lorsque
le ciel se faisait trop bleu, le ciel trop chaud, nous filions, filions, a travers
la masse de la foret landaise, les cheveux pollinises, les narines envahies
de cette douce odeur pisseuse, miel, seve, resine.
Les parfums se font entetants, ici aussi, maintenant, a l'approche de la nuit.
Les fleurs chauffees par le soleil semblent enfin reprendre leur souffle, oser
jouer -5 minutes- la vedette. Velo, air frais. Arrivee sur le plateau de Pfrondorf,
les fermes, dont leurs inspires proprietaires, n'ecoutant que leur instinct
seculaire, ont entrepris d'epandre avec application le fumier sur leurs champs.
Je fronce le nez. C'est du rapport de stage, ca. Premiere annee, empestant jour
apres jour la brebis (moi qui n'aimais pas l'agneau, quel supplice), m'evadant
dans "Dune" en jouant nonchalemment a la bergere assise dans son champ,
nourrisant 124 au biberon... Ah le temps de Ledas !
... Elle s'egare, hein :).
Elle en a meme perdu son fil.
Je crois donc que je vais aller me coucher, la. Et que je ne m'etendrai pas
sur l'hor-reur de mon WG en rentrant de vacances. Oui je sais, je n'avais qu'a
pas partir. Mais quand meme. Benjamin y est un invite, pas un membre, donc,
il serait peut-etre bon que je lui inculque un truc : res-pect des affaires
d'autrui. Pas laisser s'encrasser ma super theiere. Vider le gelbe Sack (emballages)
quand il deborde. Reparer la poubelle quand on la casse. Pas laisser moisir
des pates au frigo. Pas voler mon gros bol (meme si mon bol cheri, pressentant
l'affaire, je l'avais cache, yark. Avec mon bol de Louisianne). Pas utiliser
le telephone sans s'enquerir avant si ca ne nous derange pas. Pas prendre mes
tisanes "Saveurs du soir" qu'il faut que j'importe a chaque fois,
parce que menthe-reglisse, ouh la y connaissent pas ici. Racheter du café,
de l'huile, quand on les finit. Vider les cendriers. Ne pas laisser crever les
plantes du salon lorsqu'on a dit que oui, on s'en occuperait. Pauvre hibiscus,
tiens. Pas prendre mon velo en douce, genre je ne m'en apercevrai pas.
Suis-je maniaque ? SUIS-JE MANIAQUE ??? Bon, la, c'est a moopsy, llby, colt,
Marie, mimi, Tifouille, Bounoume, Nico, de repondre. Z'avez déjà
vu ma maison, elle est bien, hein ? Dommage que grumblgrumblgrumbl Benjamin
s'y croie tout permis dans mon dos en plus. Ah parce que quand je suis la ca
va a peu pres, pas de the stagnant, juste je-te-prends-ta-tisane-sans-te-le-dre-tu-me-vois-pas,
juste des bouteilles qui trainent ici et la... Le je-m'en-foutisme prend bien
sur toute son ampleur quand monsieur et sa donzelle encore pire a les coudees
franches.
Mais chuuuuuuut je suis en train de m'aigrir, la.
C'est ce que j'expliquais a HCl l'autre jour, le coup de la froide aigritude.
Ah oui, et il faut qu'on trouve un nouveau coloc', aussi. On a deja econduit
un goujat, diplomatiquement bien sur, d'un commun accord. Enifn bon, c'est sur
que s'il rentre a 23h15, pour passer des coups de fil aux candidats potentiels,
c'est un peu limite.
D'autant que le telephone ne marche pas. Pas de ma faute, moi, s'ils sont infichus
de me prelever 35,14 euros sur mon compte !!! Style on n'aurait pas paye. (Enfin
la ca m'arrange bien au fond pour le coup de Benji et sa pouffe) (ouh la vilaine
Sylh, modere donc ton langage). Bon allez c'est paye, z'ont pas interet a m'embeter
plus longtemps.
Et clin d'oeil a Adln
(merci) et llby, je ne sais plus pourquoi, mais elle m'a fait sourire elle aussi,
hier, et aujourd'hui, et aussi sourire special a Yannou l'exile kosovar et son
concert de poules, et Mag l'afghane et sa verve inimitable, vas-y Mag, laisse
pas les mechants commandeurs te regarder de haut !
C'etait la partie dedicace du mail global :), de toutes facons si ca se trouve
ils ne la liront pas, de toutes facons booouuuuh personne ne me lit jamais,
personne ne m'ecrit dans mon livre d'or, et puis des mails non plus d'ailleurs,
je reponds pourtant ; en retard mais je reponds ! Argh j'ai laisse s'etioler
trop de contacts, mais j'le f'rai plus, je l'jure ! Mais en attendant : bououououh...
/me triste.
30 Avril 2003
13h00-
Je n'ai aucune répartie. Enfin si, et cinglante même, mais trop
tard. Une table se libère ; il y reste 4 places ; alors moi, pesnant
que s'il y a des places, et personne autour, c'est libre, je m'en approche avec
ma petite assiette. C'est alors qu'une greluche, assise à l'extrémité
de la table, me hèle d'une voix mièvre : "Entschuuuuuldigung
!". Je ne peux faire bien évidemment autrement que me retourner,
et de l'observer d'un oeil atone. "Es is bezeeeeeeeeeeetz !" avec
un grand sourire niais, mmh le beau maquillage, bon appetit les amis. Pour la
traduction, ca fait : "C'est occupééééééé
!". Ridicule, quoi.
Et dire que j'aurais pu - j'aurais DÛ !- lui répondre qu'elle aille
se faire chier, que je m'en fichais complètement la Mensa est surbondée,
il faut bien que je m' assoie quelque part ! J'aurais dû dire : "Das
ist mir egaaaaaaaaaal" avec le même sourire hypocrite. Ooooh cela
m'aurait fait du bien. Puis éclabousser de la sauce de salade sur ses
habits. Ou tiens, encore mieux : "Es isch' mir wurscht !", traduction
: "Ca m'est saucisse", en schwäbisch. Hihi, tiens.
C'est comme l'autre fois, au ski. Sylh la surfeuse, à l'arrivée
du télésiège. Je me mets laborieusement debout, commence
à glisser en pente douce. C'est alors que deux dondons, en skis, viennent
s'arrêter juste devant moi (dèjà lancée, je
le rappelle), histoire de papoter et de se préparer psychologiquement
à affronter la piste bleue naissant sous leurs skis, bleue certes, mais
débutant par un goulet étroit.
Evidemment... Je vais être gentille, encore une fois. J'essaye d'éviter
les skis tant bien que mal, mais que diable, elles font vraiment barrage,
les mémères. Oh ben dommage alors. "Vous pourriez faire attention
!" rétorque l'une d'elle à mon "excusez-moi" tout
humble ; ce à quoi je proteste, fallait pas s'arrêter juste devant
moi ! Et là... C'est là que j'ai manqué de répartie.
Elle me dit que ca fait deja longtemps qu'elle est là, c'est à
dire, debout -après avoir été assise sur le télésiège-.
Sauf que ca veut dire aussi "ca fait deja longtemps que je suis levee",
le matin, saut du lit, tout ca. Grumbl !!! J'aurais dû répondre
que moi aussi, depuis 8h.
Bref. Mais j'ai dit "Ja, ja..." et Il m'a déjà
dit que ca sonnait super malpoli et que ca voulait dire [trad]"lèche-mon
cul" (ce qu'ils sont vulgaires, ces allemands !), alors ca va.
Et puis, les allemands à l'étranger. Thème éternel... Sur le parking de Sonnenkopf (Autriche), ces djeunz là on finit leur journée, donc ils enlèvent les boots de snow, sortent les bières, et musique hurlante à donf'. Ty-pique.
...Ceci étant dit, je ne sais pas pourquoi je suis négative, alors que je vais enfin pouvoir respirer avec délices la lourde odeur de la pluie sur le bitume luisant.
02 Mai 2003
16h16 --
Etonnant comme les fetes peuvent etre recuperees. Fête paienne de Beltane, hier au soir. Il devrait y avoir de grands feux ; un roi drogue avec un masque de cerf, une jeune vierge effarouchee. Les chants incantatoires montant dans la nuit constellee d'etoiles, du milieu des cercles de pierres erigees, et partout, la liesse oublieuse de l'oppression quotidienne. |
Rien de tout cela, mais, etrangement, ils marquent le coup, en Allemagne. Sauf que... Ici, des bandes de pre-ados parcourent les rues, en une parodie empruntant joyeusement a Halloween et au bizuthage, enrubannant les arbres de papier toilette -recyclable, svp- et emplissant les cabines telephoniques de mousse a raser. Soit.
[Allez j'arrête de dire des bêtises ; allez voir plutôt chez Jehane]
J'abuse... Comme a mon habitude, je souligne les incongruites sans retracer
vraiment les faits culturels se trouvant au-dela. Tuebingen est une ville universitaire,
depuis tres longtemps, et, meme si inconnue chez nous, tres renommee en Teutonie.
Y foisonnent les Verbindungen, confreries d'etudiants vivant dans un luxe de
debauche, parraines genereusement par des Anciens ayant reussi, ou par leur
tres prisees cocktail-party. Milieu tres ferme, qui s'entrouvre parfois, rituels
eprouvants d'admission et toute une panoplie de regles et de traditions. Ces
etudiants habitent dans d'enormes maisons, parcourues d'immenses escaliers et
au charme architectural ancien, devoilant des salles aux plafonds tres eleves.
Bien sur, sur le terrain qui va avec.
Or le 30 avril au soir, on fete l'arrivee du printemps, qui s'impose, et de
l'ete, qui pointe le bout de son nez ; surtout cette derniere semaine avec nos
25 degres a l'ombre ! Les membres (uniquement masculins, j'avais oublie de le
signaler) des differentes confreries descendent donc, en procession, vetus de
longues toges, de la colline sur laquelle sont situees les differentes maisons
(Normannia, Germania...), et penetrent dans le centre-ville. La, sur les marches
de l'eglise evangelique, fleuron de Tuebingen au clocher eleve et aux motifs
parfois celtiques (triskels par exemple), ils se regroupent afin de chanter.
C'est tout un ceremonial, que, en protestation a tant de coutumes et de conservatisme,
de joyeux drilles un peu anar, un peu coco, tres agites, s'efforcent de perturber.
La police est toujours au rendez-vous, essuyant, en un cordon sanitaire autour
des obstines chanteurs, toutes sortes de projectiles. Sur les fenetres des WG
de la vieille ville, on a sorti les hauts-parleurs, pour faire concurrence au
formalisme des traditions, et on diffuse tout et n'importe quoi, on crie, on
fait du bruit.
Pittoresque, et tres folklo. Surtout quand il pleut...
18h28 --
Aaargh il va pleuvoir ; il faut que je rentre dare-dare rentrer mon linge !!!
06 Mai 2003
12h14 --
Ben si, je le lis !!! |
Sinon : ce soir, je suis invitée chez un collègue. Sujet de l'email d'invitation : "Let us get drunk". Puis : "i will not say no if you bring alcohol". Observons tristement les conséquences d'une société occidentale dépravée sur un innocent arrivé en ces terres de perdition il y a 2 ans 1/2, pur comme un agnelet. Désormais, il affirme que "Gin is a lady's drink" et s'autorise donc à en boire (à défaut d'autres alcools forts), ainsi que mes cocktails, dont il ne se méfie pas ; puis il danse avec les piliers de soutainement du salon. La soirée promet.....
18h41 --
Je ne savais pas que vous veniez aussi traîner vos savates virtuelles par ici... Alors à la question insistante de Nani "Méééééeuh, répoooonds, pourquoi t'as mis ton site en noir ?", je réponds aujourd'hui : je pense très fort à lui, à toi que j'ai eu hier, à vous.
22 Mai 2003
21h07 --
Cette façon qu'ils ont de s'obstiner sur chaque infime copeau
de l'argent qu'ils peuvent nous soutirer... |
M'en fous... Je vais en retrancher les coûts d'entretien du jardin, tiens. Je me tâte même pour y compter mes heures de travail (bien vaines, semble-t-il, au vu de la jungle qui y règne... mais au moins la jungle n'en est-elle qu'à ses prémices !). Oeil pour oeil...
23 mai 2003
14h33 --
Aparté : saviez-vous qu'une des insultes favorites, ici, est "trou du cul" ? Arschloch, asshole, ça dépend du contexte...
16h38 --
C'est comme le gros. Il râle sur la façon dont j'estime mes coûts ! |
"On privilégie quand même la façon de voyager la moins chère, alors, un aller-retour en voiture á Stuttgart... Et pis c'est pas à 40 km, c'est à 30 km !" Hé, Duc*n, j'invente pas, hein ; ou c'est le compteur de la Polo qui s'emballe. Sur chaque cent, il objecte. Quand je pense qu'il va à Cracovie la semaine prochaine ! Quand je pense qu'à Nice, mon bien-aimé directeur de thèse (...au sens administratif, pas spirituel... D'ailleurs, il est aux abonnés absents depuis le 2 avril) a choisi l'avion le plus cher et l'hôtel le plus luxueux ! ...Mais pour Sylh... chaque euro ; chaque cent.
Et puis Deutsche Telekom. Parce que, bien sûr, le coloc' du haut parti, il n'allait pas passer toute sa vie à recevoir les factures. Donc, il a transformé son abonnement à son nom PLUS le mien... avec involontairement une faute d'orthographe. |
CE qui fait que, quand je me suis pointée la bouche en coeur, en voulant récupérer l'abonnement pour moi toute seule... Ben "Ah non, vous n'apparaissez pas", pour un petit "e" de rien du tout ! Et il a fallu payer l'installation d'une nouvelle ligne !!! Ah, mais dès qu'Il aura un peu de temps, je prends rendez-vous, et je vais aller râler pour qu'ils me remboursent l'ouverture de la ligne. Je-ne-partirai-pas, ils pourront raconter ce qu'ils voudront.
C'est comme... Ce PV, après avoir roulé à 33 km/h en ville (ON NE RIGOLE PAS).
C'est comme... Non, ce n'est pas comme, mais même ; les chauffards de
bus locaux. J'explique. De deux voies, l'une va tout droit et l'autre part à
droite ; sauf que dans le prolongement de cette voie de droite, à côté
(à droite, donc) de la premiére voie qui va tout droit, s'ouvre
une seconde voie (qui va aussi tout droit) pour les bus. Donc de la droite-droite
de la chaussée, je regarde pour traverser cette voie (qui part à
droite) et me mettre à droite de la voie de bus. Ah oui, je suis en vélo.
Donc, hop, tranquille, je suis sur la ligne centrale, je vais bientôt
suivre cette ligne qui s'incurve vers la droite pour former la limite droite
de cette nouvelle voie de bus... Quand cet abruti de bus me double à
toute berzingue par la droite, manquant de m'accrocher au passage !
Bon, hum, vous avez tout suivi ?
De toutes façons, j'ai toujours mal au coeur, dans les bus. La route tortuesue qui mène à Pfrondorf (pas la route directe, non ; le loooooong bus n°1 qui met trois plombes et que je prends la nuit... quand je rentre du terrain - ben oui, 20h à Munich pour mon charmant collègue, ça commence à faire tard lorsque, aprÈs 3h30 - 4h de train, je regagne mes pénates -), ces virages abordés à coup d'accélérations brusques et de freinages intempestifs, sont une épreuve. |
Parfois, je descends même avant mon arrêt, et finis à pieds, mon pauvre petit corps pantelant se rebuffant d'être ainsi malmené.
1er Juin 2002
15h49 --
Une belle journée d'été... Le rêve. Se prélasser
à l'ombre des feuillages, dans le jardin ; siroter un ti-punch, jouer
à la belote... Et quand il fait vraiment trop chaud, piquer une tête
dans la piscine et se sécher au soleil...
Mmh. Rien de tout ça. C'est plutôt que, dès que je m'allonge
sur la chaise-longue, je me choppe une tique ! Une toute petite bébé
tique, qui rampe déjà sur mon bidon doré, alors repli à
l'intérieur.
Et je vais me contenter du plaisir de descendre en ville à vélo uniquement vêtue d'un cycliste et d'un débardeur.
16h41 --
[suite du 23/05]
...Ça me rappelle, l'été 2000, ah, mon insouciante jeunesse ! En vélo, explorant, le coeur gai, chez moi là-haut, voilà-t-y pas que je suis serrée par un de ces bus à deux tronçons, qui n'esn finit pas ; le trottoir, une pomme entre nous... |
Et c'est comme le coup du chien ; sauf qu'ici, c'est : et paf! la Sylh ! Genoux en sang, bon, même pas mal, et puis des gens gentils qui viennent me demander si ça va ; et moi, dans ma non-maîtrise du schwäbish (le dialecte local, pour ceux qui auraient loupé un épisode), je ne peux que répéter "gut, gut" et faire la fière, "même pas mal" écrivais-je ci-avant.
Hey, mais j'y pense ! A l'heure où j'écris ces lignes (parce
que ne vous y trompez pas ; si j'ai autant d'inspiration, c'est que ce texte
a d'abord été écrit en vrai avant d'être tretravaillé
au clavier), je suis en FRANCE !
Enfin... Au Consulat à Stuttgart ; donc c'est un espace français,
yippee.
[apparté en temps réel : oui mais ce week-end la France est vraiment
venue à moi ! Mes visiteurs étaient logés dans la chambre
du haut, encore vide de colocataires, comme à l'hôtel... Juste
une p'tite installation d'ordi et un peu de couture pour deux jours de rêve
sous le beau temps allemand, avec un peu de sport, du barbecue, tout ça...
C'était chouette non ?
Euh... Comment donc, c'est cher payé... Sniff :'( oui enfin en tous cas
maintenant je suis re-toute seule en pays hostile.]
[Aaaah oui mais ce matin j'ai eu droit à un pt'tit dej' à l'américaine ! Sympa, notre nouveau squatteur. Comme diraient Mr B. & Mme N., trrrrès prolixe, mais sympa. D'ailleurs il était tout déçu que vous soyiez déjà partis.]
[Bref, je reprends la trame de cette narration en décalé.]
Pour ce que ça me fait une belle jambe [NDLR: le Consulat]. J'y suis
arrivée à 10h, pour y faire faire un passeport.
Eeeh oui, si je veux aller à Zagreb ("C'est oùùùù
Zagreb ?" - llby) fin juin, pour un mariage, il me faut bien un passeport.
Et donc : je poireaute.
Je n'ai que ça à faire, perdre mon temps : ce n'Est pas comme
si j'avais un article à écrire pour mi-juin ! [NDLR: oups c'est
dans 2 semaines maintenant...]
Ça me rappelle la CAF du campus de Gradignan, tiens.
Et puis, penser que tous ces gens sont des français ; un petit vieux
qui vient faire le renouvellement de sa carte d'identité. Expat' à
perpet'. Probablement exquisement bilingue. De tout. [NDLR: ???] Et ces conversations
presque chuchotées, d'un ton formel d'administration... Marrant.
N'empêche que j'attends. Relou. Pourquoi tout le monde avait-il besoin
de venir aujourd'hui ? A part juste pour m'embêter, bien sûr.
[NDLR: c'était le 22 mai] Et pourquoi ces formalités sont-elles
si lentes ?Je suis sûre que je vais passer en 5 minutes. Comme aux guichets
SNCF. Faire la queue, trépigner, zyeuter sur la pendule et le train désiré
qui part moins de 10 minutes plus tard, s'arracher mentalement les cheveux à
voir comment les gens s'inventent des problèmes, et moi je passe, "je
veux ce train-là tel tarif", et tout roule.
--- 5 à 10 minutes plus tard -- [toujours dans cette narration passée]
"Vous êtes immatriculée chez nous ?`" "Oui."
"Alors, ça va aller très très vite." Oui, sauf
que... Les lois ont changé, apprends-je (depuis 1998), et il faut qu'ils
fassent une demande à la Préfecture de la Gironde (Gradignan,
quoi), où a été établi mon précédent
passeport, avant d'avoir l'autorisation d'en faire un nouveau !
Gé-nial.
Je n'ai pas perdu ma matinée.
Et c'est comme le coup du visa russe : je ne vais pas stresser jusqu'à
la dernière minute pour des questions de délai.
16h59 --
Les allemands sont vraiment des ânes au volant. Ils n'ont pas compris que la route était un espace de partage, et ainsi, que quand une voiture arrivait en face, il fallait se ranger un peu et ne pas rester en plein milieu. |
Déja, ce matin, en rentrant du supermarché, un gros andouille
s'est crû roi de la chaussée.
Pis après, j'étais en vélo, sens interdit mais " O*O
Frei " [NB: c'est un vélo] donc, confiante, je m'engage. Quand j'ai
passé mon permis, en France, on m'a dit qu'il fallait dépasser
les vélos en étant au moins à 1 mètre d'eux. Pas
10m : 1m. Bon, allez, on peut dire 2m, pour plus de sécurité.
Une voiture arrive donc en face, très bien, je serre un peu de mon côté,
vers les voitures garées (voitures garées des deux côtés),
et continue ma route nonchalemment. La voiture en vis-à-vis freine frusquement,
créant dans ma p'tite tête insouciante un moment de flottement,
mais bon, je passe, de toutes façons j'ai largement la place.
"Was soll DAS sein ?" m'apostrophe alors la conductrice outrée
- pas bien regardé, mais je suis sûre que c'était une grosse
ménagère blonde toute bouffie vêtue d'un sac à patates.
Je dis ça d'après mon étude instantanée (et inconsciente)
de sa voix, bien sûr ; pas par a priori. Non non. Littéralement
: "qu'est que ÇA devrait être ?" --> qu'est que ça
signifie ? (là, mon bilingualisme vous épate, avouez).
Euh... De quoi ? J'aurais bien répondu "cela signifie que pour conduire
une voiture il faut avoir un permis", mais, évidemment, le temps
que je formule ma phrase grammaticalement bien, et tout, j'étais déjà
arrivée au labo. Comme d'hab. (là, je ne vous épate plus
du tout ).
Remarquez, ce n'est pas de sa faute. Son mari a dû lui dire tant de fois
: "20 cm, c'est çaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaa " (là, on écarte
les bras d'un mètre) qu'elle a dû avoir constamment des problèmes
pour se garer (hop je touche devant, hop je touche derrière, ouf je suis
calée - la méthode française, me dit-on ici ; la méthode
parisienne, me dit-on en France). Du coup, elle n'estime plus très bien
les distances, la pauvre.
C'est encore de la faute des mecs, tout ça.
Bon, certes, cette blague passe mieux de vive voix. Mais vous la connaissez
tous, alors vous souriez quand même. Je vous vois !
...C'est certes moins palpitant que les aventures de moopsy
dans les bouchons qui se fait (encore !) accrocher et que le mec lui dit "euh
on va pas faire de constat pour si peu, je vous fait un chèque, hein
?" ; mais moopsy c'est un vrai requin et elle ne s'est pas laissé
faire.
Bien ouèj, moopsy !
17h53 --
Mmh. Il semblerait que je me sois un peu emmêlée (emêlée, emmelé,... au choix) les pinceaux sur le coup des 20 cm. Pas de ricanements sournois, SVP.
17h59 --
Ah oui ; et puis j'aime biiiiiiien avoir de nouveaux messages sur mon livre
d'or, z'avez vu z'avez vu, y a même des gens inconnus qui me lisent
!
Merci les gens inconnus ! (et les gens connus aussi bien sûr ; je vous
fait plein de bisous en plus *smouch smouch*)
18h03 --
Et voilà. Je me suis encore laissée emporter par mon élan
lyrique. Par cette chaleur... Deux alternatives s'offrent encore à moi,
en cette heure avancée pour un vendredi, probablement de RTT pour vous
amis français (là vous voyez comme Sylh se tient au courant de
l'actualité), en tous cas de désert à l'Université
- les gens zappent toujours le vendredi après-midi, mais cette fois-ci
pour cause de Pentecôte c'est encore pire. J'espère qu'ils sont
tous dans les embouteillages, tiens.
Parce que les schpounz (©C.C. le savoyard) sont encore pire que les espagnols
sur les chantiers estivaux des Pyrénées : quand ils ont commencé
des travaux, ça dure pendant DES MOIS, et de toutes façons, lorsqu'ils
ont fini -du moins un peu avancé la chose - hop! rebelote 1 km plus loin.
Un peu genre... La rocade bordelaise, quoi. Alors la B27 au niveau de l'échangeur
avec l'A8 (Karlsruhe - Munich), pis yârk yârk entre Stuttgart et
Karlsruhe sur cette même autoroute...
Tenez, en passant un petit lien : les inventions diverses de l'homme de Cro-Magnon, que je viens juste de découvrir en cherchant une image approcpriée illustrant mon dilème... dilemme... ZUT! je deviens vraiment nulle en orthographe.
Donc, disais-je, deux alternatives s'offrent à moi. Soit je vais au Müller du coin (super magasin avec tous les produits d'entretiens et puis des cosmétiques et des CDs vierges pas chers et plein de gadgets inutiles) pour acheter du PQ en promo, soit je vais à la Freibad (la piscine découverte) (d'ailleurs, c'est un mot neutre et pas féminin --> DAS Freibad. Ah ah vous en apprenez malgré vous !) nager mes mille mètres quotidiens. |
Oui mais... Alternative 1 : si je ne nage pas mes 1000 m aujourd'hui, alors
ils ne seront plus quotidiens ! Cela fait quand même deux jours que je
me dis : "Loleuuuh Sylh, il faut que tu ailles nager au saut du lit,
sinon, soit il y a trop de monde (argh grouillement grouillement), soit tu es
pressée par le temps, soit te trouves toujours une bonn excuse !"
Comme hier par exemple, lorsque j'ai été forcée
d'aller boire une bière au Neckarmüller, le Biergarten (= jardin
de bière) au bord de la rivière, par le directeur du labo. Je
n'allais pas dire non, hein. Pour une fois que je suis incluse dans leurs activités
sociales...
D'ailleurs... hihi, tous ces teutons avec leur Hefe Weizen (Weißen ?)
et leur Bretzel géant !
Donc, esquiver la piscine... Oui mais... Alternative 2 : je nagerais certes,
mais pas de PQ, et le (long) week-end vient, et j'aurais la flemme de descendre
en ville exprès, et comme mes coloc' sont des chieurs on ne va pas être
dans la merde. Remarque, je pourrais piquer du PQ de secours au labo. Oui mais
: il est tout rugueux ; et puis après quand je voudrai en acheter, il
ne sera plus en promo. Pff.
...De toutes façons il est déjà 18h28 (je m'égare je m'égare !) et c'est grillé pour la piscine, et si je ne pars pas de suite faire mes emplettes, je vais me faire éjecter du terrain de volley ! Grumbl.
18h57 --
- " Ça m'éneeeeeerve !
- Quoi, encooore ??!
- J'ai stressé comme une folle et chuis même pas à la bourre.
- Ben c'est bien...
- Oui mais ça m'énerve ; maintenant je suis toute en sueur.
- Tu t'en fous, tu vas jouer au volley, de toutes façons.
- Pff, heureusement que l'horloge de l'ordi est en avance...
- Oui enfin bon, il est quand même 18h57...
- QUOI ????!!! "
Et voilà. Au fond je suis quand même à la bourre. Ils sont tous contre moi.
7 juin 2003
19h31 --
Dé-pri-mant. Il fait sombre ! Et l'orage gronde, de temps en temps. Je suis sûre qu'ils ont fermé la Freibad. Il serait pourtant temps d'y aller... Je me l'étais pourtant promis, après le boulot...
Mais non. Aujourd'hui je me suis contentée de me battre avec la facture
détaillée (parce que, évidemment, tout marchait comme sur
des roulettes avant, mais maintenant TOUS les appels semblent avoir été
passés du même numéro... NON je ne perds pas de temps...).
Puis, d'enfourcher mon fidèle destrier pile au moment où il s'est
mis à pleuvoir. Et les parfums de s'exhaler : les haies de troënes
en fleur, la route mouillée, les champs...
Etrange, d'ailleurs, ces grosses gouttes de pluie et le soleil, pourtant. L'orage
était de l'autre côté de la vallée. Mine de rien,
5 km, ça trempe ! Arrivée en bas de la colline, la Wilhemstrasse,
coupure presque droite qui amène au centre-ville ; y alternent bouffées
de chaleur montant de l'asphalte fumant, comme de grandes claques données
du plat de la main, et caresses souriantes de la brise qui fraîchit dans
le jour déclinant. Evidemment, la pluie s'est arrêtée.
Mais depuis elle a repris, obstinée ; et cela tonne toujours, au loin...
20h57 --
...C'est alors que petite Sylh s'est dit : bon sang, mais j'ai Internet ! En
experte, ses doigts alertent pianotèrent sur le clavier à la recherche
du site des piscines de Tübingen. (Dis Bounoume dis Bounoume dis Bounoume,
tu l'as vu dis ma figure de style
?) P'tit coup de téléphone...
Et non, elle n'était pas fermée. Flemme, puis OH EH, bouge tes
grasses fesses ma vieille !!! Quel bonheur, quel plaisir, quelle relaxation
de nager.
Et les tilleuls sont en fleur. LES TILLEULS SONT EN FLEUR ! LIPIEC, LIPIEC
!
En polonais, "lipiec"
veut dire juillet et "lipa" veut dire tilleul. Je suis certaine que
les deux sont liés. C'est comme novembre : "listopad". Cela
sonne très chute des feuilles...
12 Juin 2003
18h22 --
Dans moins de 10 minutes, il pleut. Il va nous tomber dessus un orage de cette ampleur ! Le climat continental de Tübingen a amené un degré d'étouffitude et d'oppression caniculaire époustouflant.
J-1.
Ou J+3.
Cela dépend si l'on se place du point de mon statut de bénéficiaire
de l'Arbeitslosgeld ou de mon statut de non fumeuse.
18h26 --
Ça tonne... Qu'est-ce que je disais ??! (grumbl et ma Freibad...)
La libraire s'empresse de ranger ses bouquins à l'abri. Pourtant il ne
pleut pas ; pas une goutte. Juste le ciel qui noirci ; la chaleur moite, chappe
inéluctable, pèse de plus en plus sur le paysage immobile devenu
silencieux.
10 minutes, peut-être...
18h30 --
Les gens courent, enfourchent leurs vélos. Les oiseaux se sont remis
à chanter.
Les couleurs deviennent électriques, surnaturelles.
18h35 --
Ma coprésidente m'appelle (pour la Freibad). Paraît-il que, de
là-haut, de Morgenstelle, avec les fenêtres donnant sur l'est,
toute cette tension n'est pas palpable.
Et ici, cela s'assombrit encore...
18h40 --
Je suis sortie, histoire de voir. Les premières gouttes, indolentes.
Je les entends plus que je ne les ressens. A l'extérieur, la chappe de
chaleur n'est pas aussi lourde qu'il y paraît. L'obscurcissement des cieux
est plus impressionnant vu de dedans.
Le tonnerre retentit un peu plus sérieusement.
18h42 --
Premiers souffles d'air à travers la fenêtre inclinée ! Les gouttes se font lourdes...
18h46 --
OUF! c'en est fini. Je veux dire : de l'attente. La pluie s'est -un peu- prise
au sérieux, les roulements du tonnerre s'intensifient, durent ; vont-ils
bientôt flirter avec les éclairs ?
L'intensité vient peu à peu ; mais les nuages semblent, ainsi
que nous, eux aussi vidés de toute énergie...
Bilan : pile 20 minutes...
Mais cela a semblé bien plus court.
18h50 --
Là je commence à avoir peur. Que j'aimerais être sur mon
plateau de Pfrondorf ! Les branches ploient ; le ciel au dessus du bâtiment
de Géographie est d'une opacité grise. Même cette eau, qui
tombe à flot sous le vent en rafales, me fait frémir.
...Je pense aux fenêtres, à la maison... Au charbon de bois, dehors...
18h53 --
Je plaisantais. Je n'ai pas peur de l'orage. Enfin pas ici.
Moins d'une seconde, pas mal. Forcément, s'il est ici, il épargne
Zakeuuuuh ma co-présidente. Tiens, de la grêle.
...Serait-il plus prudent d'éteindre l'ordi ? Au cas où...
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Retournez-donc par ici à la page principale. Sylh 23/10/02.